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  • Photo du rédacteurFranck Noir

L’Antisémitisme de gauche n’existe pas

Tribune pour en finir avec les accusations d’antisémitisme contre la gauche


Il n’aura échappé à personne que depuis quelques années, et particulièrement depuis les attentats du Bataclan et de l’Hypercacher, les accusations d’antisémitisme contre la gauche se multiplient dans les médias, chez nos politiques et dans toute une partie de la sphère dirigeante. Et particulièrement ces derniers jours.

Plus généralement, les accusations d’antisémitismes sont souvent ressorties envers n’importe quel groupe spontané de contestation, de Nuit Debout aux Gilets Jaunes, ou plus récemment envers les députés élus de la NUPES. Depuis quelques jours, coup sur coup, Michel Onfray nous pond une tribune plus approximative que militante, et Meyer Habib fait sortir toute la NUPES de l’hémicycle avec l’aide d’Eric Dupont-Moretti, pour les avoir accusés d’antisémitisme.


Ce qui est marquant, c’est l’incompréhension de nombreux militants et sympathisants de gauche qui ne voient pas et ne comprennent réellement pas d’où viennent ces accusations qui sont vues par ceux-ci comme des attaques gratuites et infondées. Et si ces accusations n’étaient finalement qu’un moyen de nuisance contre la gauche, par la méthode de la répétition incessante dans le seul but d’imprégner les esprits de cette association lexicale : gauche = antisémitisme ?


Si l’on se penche sur les accusations en elle-même, et ce qu’il en ressort, c’est non seulement une grande confusion, voire un confusionnisme, de la part des accusateurs, mais surtout une problématique complexe qui nécessite de s’y pencher en ouvrant le débat, et c’est ce que nous allons essayer de déblayer avec cet article.


Sans langue de bois, nous allons chercher à expliquer les sources de l’antisémitisme en France, et nous rendre compte par nous-mêmes que ce sont toujours des valeurs d’extrême droite qui en sont à l’origine. Et en particulier, une haine viscérale… des musulmans.



Les recherches actives de preuves d’antisémitisme à gauche

On ne compte plus les tentatives, parfois amusantes, car si désespérées, de chroniqueurs très engagés dans la lutte contre la gauche, qu’eux-mêmes qualifient « d’extrême gauche » tellement ils sont à droite, tels que Enthoven, BHL, Attali, ou encore Onfray. Ce dernier, dans une tentative comme d’habitude approximative, mais énervée, s’est d’ailleurs illustré très récemment dans Le Journal du Dimanche et CNEWS, deux organes de presse très hostiles à la gauche, comme lui, à propos de sa publication justement anti-gauche, chargée d’accusations d’antisémitisme.


La recherche de preuves d’antisémitisme à gauche révèlent en soi une évidence : ces preuves sont si peu flagrantes, qu’il convient de les chercher absolument, de traquer le moindre indice, la moindre oscillation de sourcil, le moindre soupir, pour en tirer de grandes diatribes sur l’antisémitisme de la gauche, qui en serait alors démontrée, aussi bancal que puisse être le raisonnement.


« Corbyn » hurle Eric Dupont-Moretti à la gauche dont certains députés NUPES avaient défilé avec lui, comme s’il s’agissait d’une preuve d’un antisémitisme clair. Corbyn, ex-leader du parti travailliste britannique, donc de gauche, avait été accusé d’antisémitisme pour avoir tenu des propos antisionistes, ou pour avoir tardé à prendre en compte des plaintes de travaillistes juifs.

Était-ce maladroit de la part de la gauche française que de défiler avec lui ? Certains diront qu’ils tendent le bâton pour se faire battre. D’autres diront qu’à ce jour, et malgré de nombreuses plaintes, Jeremy Corbyn n’a toujours pas été condamné.


« Apartheid » hurle alors le Ministre de la Justice, en référence à la proposition communiste de résolution sur « l’institutionnalisation d’un régime d’apartheid » par Israël. C’est oublier un peu vite que le 24 mai 2021, Jean-Yves Le Drian, alors Ministre des Affaires Etrangères du même gouvernement que M. Eric Dupont-Moretti tenait exactement les mêmes propos sur RTL/Le Figaro/LCI.


Rien à faire, la preuve est bancale. Tant pis, on la martèle tout de même. À force, ça imprégnera.



L’antisémitisme acceptable

Avant de chercher les raisons profondes de ces accusations d’antisémitisme à gauche, tentons de faire un tableau simple de l’antisémitisme en France.

Pour résumer, on compte deux sortes d’antisémitisme, assez distinctes. Si j’exclus le raciste de base qui de toute façon déteste tous les étrangers, et tout ce qui ne lui ressemble pas, ce qui constitue un antisémitisme très personnel, il y a deux antisémitismes systémiques : tout d’abord, il y a l’antisémitisme que certains nomment « traditionnel », comme si l’on pouvait y trouver une forme de charme désuet : c’est l’antisémitisme à la papa, hérité de Mein Kampf et du bon vieil Adolf, chargé d’idéologie militaire et viriliste, et d’imagerie nazie. On retrouve cet antisémitisme dans de nombreux groupuscules d’extrême droite, certains plus sérieux que d’autres, sans parler de la sexualisation que font certains de l’extermination des juifs. Il faut savoir qu’en France, il existe encore en 2022 des individus qui se masturbent ou qui ont des relations sexuelles déviantes en portant des croix gammées, devant des vidéos d’exterminations de juifs issus de films divers et variés.


Ces individus existent.

J’en ai croisé.


Globalement, ce sont souvent des profanateurs de tombes, qui dessinent des svastikas dans les cimetières juifs, et portent des mentions « Qui ? » dans toutes les manifestations contestataires, fussent-elles en rapport ou non avec les revendications antisémites de cet individu. Il est d’ailleurs amusant de voir tous ces pourfendeurs de la gauche se ruer sur la moindre polémique antisémite au sein de toutes les manifestations de revendications sociales sans se rendre compte qu’ils sont en train de pointer du doigt des individus d’extrême droite, animés de cet antisémitisme-là.


Ça, c’est l’antisémitisme de droite, qui a conduit à cet attentat antisémite en Allemagne en plein Yom Kippour, en octobre 2019, contre la synagogue de Halle, faisant 2 morts.



Pour nombre de ceux qui hurlent à l’antisémitisme de la gauche, cet antisémitisme-là est presque acceptable. Par son aspect désuet et traditionnel, mais surtout déconnecté des réalités politiques actuelles, puisque très ancré dans l’époque de 1939-1945, cet antisémitisme-là fait de beaux films, et en devient, à leurs yeux, même plus nécessaire à mentionner, voire à combattre. Meyer Habib le qualifie d’ailleurs sur BFMTV d’antisémitisme « feutré ».



L’importation du conflit israélo-palestinien

Le deuxième grand pendant de l’antisémitisme en France concerne une importation du conflit israélo-palestinien.

Une importation que l’on doit des deux côtés du conflit, comprenez aussi bien du côté propalestinien, que pro-israélien.

Et là, il faut bien intégrer quelques notions.


Tout d’abord, il faut séparer deux choses qui sont pourtant liées ici comme nous le verrons dans un instant : la religion, et la politique.

La religion, c’est la lecture et l’application de la Torah, c’est la croyance en Yahweh et le respect des coutumes et traditions juives, de Shabbat au Pourim. C’est aussi la croyance en la Terre Promise.

On appelle cela, le Judaïsme, terme qui désigne d’une part la religion juive, mais aussi la communauté de ses pratiquants.


La politique, c’est Israël. Concrètement, Israël est un État, dirigé politiquement, dans une région conflictuelle et créée en 1948 en partageant le territoire de la Palestine. Si Israël est le seul État au monde à être majoritairement composé de citoyens de confession juive, ceux-ci ne représentent que 75% de la population totale d’Israël. Cela signifie qu’on peut tout à fait être Israélien et non-juif. Et inversement.



Le confusionnisme antisionisme-antisémitisme

C’est à ce moment-là qu’entre en ligne de compte la notion de sionisme.

La définition est celle-ci : « Doctrine et mouvement politique dont le but est la construction, la consolidation et la défense d'un État juif en Palestine, près de Jérusalem ».


Comme nous pouvons le constater, le sionisme parle d’un État Juif, et non pas d’Israël. C’est une doctrine qui consiste à ne tolérer aucun non-juif vivant au sein de cet État. Pour beaucoup, et pour simplifier, Israël serait une manifestation de la Terre Promise. La définition même de la doctrine mêle sciemment politique et religion, réservant le droit d’une terre à une seule communauté religieuse. Cette idéologie est pour beaucoup, dénoncée comme étant une des raisons principales de l’évolution des frontières de la Palestine depuis ces 50 dernières années. Réduites aujourd’hui à peau de chagrin, beaucoup dénoncent la volonté d’Israël, l’État, de suivre ce raisonnement sioniste pour faire disparaître toute personne non-juive de son territoire. Cette idéologie sioniste est d’ailleurs régulièrement dénoncée par de nombreux juifs au sein même d’Israël qui manifestent régulièrement leur opposition à cette doctrine.

On peut donc tout à fait être juif… et antisioniste.


De fait, un antisioniste est avant tout contre cette doctrine qui exclut les non-juifs, parfois par la violence. Il n’est pas, au départ, contre le Judaïsme. Il n’est pas non plus, d’après la définition, fondamentalement contre l’État d’Israël. C’est le lien entre politique et religion, et les décisions politiques qui en découleraient, qu’il dénonce.


S’il est très difficile de valider ou non cette idée qui consiste à affirmer que c’est l’idéologie sioniste qui est responsable des réductions des territoires Palestiniens depuis 50 ans, il faut comprendre que nous parlons de deux pays en guerre, avec de nombreux massacres de part et d’autre, et que donc, à fleur de peau, beaucoup y croient. Ce qui est compréhensible au demeurant, c’est que seul pays « juif » au milieu de territoires musulmans, la cohabitation est sous tension.


Il faut bien intégrer qu’on parle ici du ressenti de peuples opprimés et en guerre.

Pourquoi ? Parce que le souci c’est que ces subtilités lexicales et philosophiques, une famille en guerre, et par extension, un peuple en guerre, ne s’en encombrent pas. Et comme tout conflit qui s’éternise (on parle d’un conflit qui date de 1948) on finit par céder aux raccourcis, et le conflit israélo-palestinien devient un conflit Juifs contre Arabes, Arabes qui pour la majorité seraient Musulmans, donc cela devient, par extension, un conflit Juifs-Musulmans.


La stupidité des raccourcis, me direz-vous ? Probablement, alimentés par le conflit, la fatigue, la rancœur et parfois même, la haine.


Alors que se passe-t-il en France ? Eh bien exactement cela, et des deux côtés. Certains musulmans détestent les juifs en raison de ce conflit, qu’ils prennent, à tort ou à raison, comme un conflit contre ce qu’ils sont, et à l’inverse, certains juifs s’en prennent aux musulmans, d’une autre façon, en les excluant, en les stigmatisant, en s’en méfiant. Mais surtout, en lançant des accusations d’antisémitisme envers ceux qui seraient effectivement les plus engagés contre la politique d’Israël, et c’est là que le problème survient, par extension, à tous ceux qu’ils considèrent les protéger.


Dans les deux cas, c’est du racisme. Légitimé par la guerre ? Non, aucun racisme n’est légitime. Mais au moins, compréhensible, peut-être. En tout cas, il s’explique.


Pour autant, il faut reconnaître une manipulation de la part de certains antisémites. Comme il est malvenu de se présenter comme antisémite, ce qui en soit est déjà un progrès par rapport au Front National de Jean-Marie Le Pen, certains antisémites ont choisi de se présenter comme antisionistes, par détournement du terme, et effectivement par amalgame. On pourrait accuser la gauche ; or cette manœuvre est une prouesse de militants antisémites… d’extrême droite. Vous savez, l’antisémitisme traditionnel avec son charme désuet. Qui avance à pas… Feutrés.



Les valeurs de la gauche

Alors où se situe la gauche dans cette histoire ?


Pour sa grande majorité, les valeurs de gauches sont laïques, solidaires, pacifistes, humanistes, universelles et tolérantes.


Ces six valeurs sont essentielles pour comprendre le positionnement de la gauche dans cette affaire.


Laïque, la gauche ne prête aucune attention particulière aux religions, autre que le droit de croire et l’obligation de respecter les croyances de chacun. Elle ne leur accorde aucun droit supérieur à l’idée qu’elle se fait de l’organisation des sociétés, et se concentre sur les conflits étatiques ou entre classes sociales. Le sionisme tel que le décrit sa définition est donc par essence incompatible avec les valeurs de gauche puisque cette idéologie relie religion et État. Pour autant, la gauche française ne peut pas être considérée comme fondamentalement antisioniste, puisque cette notion concerne un état souverain autre que la France, qu’elle respecte en tant que telle, même si ce ne sont pas toujours ses valeurs qui y sont majoritaires.

Tolérante, la gauche pourtant défendra toujours les victimes d’oppression, qu’elles soient musulmanes, juives, d’orientation sexuelle différente, etc. Elle tendra la main à toutes les victimes, sans discrimination.

Pacifiste, la gauche ne s’accommode pas d’une situation de conflit et chercherait à le temporiser en accordant des responsabilités, partagées lorsqu’elles le sont, à charge lorsqu’elles sont déséquilibrées.

Solidaire, elle s’indignera toujours des excès de violence, islamophobes, antisémite comme lors des attentats de l’Hypercacher, ou contre tout citoyen comme, par exemple, Samuel Paty, Adama Traoré, Mireille Knoll ou Zineb Redouane, et viendra en aide à toutes les victimes, sans discrimination.


De fait, par ses valeurs humanistes et universelles, la gauche ne peut pas être antisémite, c’est impossible. Car pour elle, un seul humain tué, c’est toute l’humanité qu’on a assassinée.


Et il est impossible pour quelqu’un de gauche de haïr pour une religion, justement parce que la gauche est laïque, ou pour son ethnie, parce qu’elle est universelle.


Le combat de la gauche se limite à une seule chose : le combat politique.



Raisonner par amalgames

Alors d’où viennent ces accusations répétées d’antisémitisme de la gauche ? Elles viennent… d’amalgames.

Face à la monté croissante de l’islamophobie en France, aidée par les médias et les politiques, la gauche a souvent été contrainte en restant fidèle à ses valeurs, de défendre les opprimés que sont les musulmans en France depuis des années. Pour autant, elle est capable de reconnaître que des groupuscules extrémistes existent aussi au sein de la communauté musulmane, comme dans d’autres communautés. Mais comme la gauche est laïque, elle ne fera pas le lien entre la religion et la politique. Car l’extrémisme islamique… est politique. La gauche est-elle proterroristes ? Non, la gauche luttera toujours sans relâche contre toute forme d’intégrisme. Et au passage, l’intégrisme religieux est et a toujours été… une valeur d’extrême droite. Bien sûr que la gauche est vent debout face à cette mouvance meurtrière. La gauche est-elle alors antimusulmane ? Non, car elle fait la part des choses entre religion et dérives politiques qui instrumentalisent la religion pour mener à bien de funestes desseins.


Pour beaucoup, comme en temps de guerre, comme en Palestine, le temps n’est pas à la nuance.


« S’ils défendent les musulmans, alors c’est qu’ils défendent les islamistes. Et s’ils sont islamistes, alors ils sont islamogauchistes. Et s’ils sont islamocompatibles, alors ils sont anti-juifs, puisque les musulmans sont contre les juifs.


Donc la gauche est antisémite. »


C’est le degré zéro du raisonnement.


Comme il ne repose sur aucune base solide, alors on cherche des preuves sans cesse, sans en trouver. Qui, un mot dans une manifestation, peu importe s’il vient d’un militant d’extrême droite. Qui, une expression qu’il distord au point d’y trouver une référence à la Seconde Guerre quand on ne lui parlait que du bilan du précédent gouvernement. Ils cherchent tous le mouton à cinq pattes.

Ces élucubrations exacerbées ne viennent que d’individus soit incapables de raisonner, soit qui refusent de le faire pour des raisons politiques. Et là, ça devient un autre problème.


On peut faire des reproches à la gauche : celui par exemple de parfois trop rester sur ses propres valeurs au point de ne pas voir le loup.


N’a-t-elle pas hurlé assez fort contre des attaques antisémites par le passé ? À cette question, nous pouvons nous demander plutôt : a-t-on suffisamment relayé les positions claires de la gauche contre l’antisémitisme ?


La gauche s’est-elle acoquinée d’associations propalestiniennes pour manifester contre le racisme et contre l’islamophobie ? La gauche soutiendra toujours toutes les luttes contre toutes les discriminations.


La gauche serait-elle antisioniste ? Soyons honnêtes, la gauche, laïque, peut difficilement défendre l’idée d’un état religieux. Pour autant, manifester contre les violences de guerre envers des civils palestiniens n’en fait pas de fait des antisionistes, et encore moins des antisémites. C’est un combat ici contre des politiques qui sont menées. Ni contre des individus ni contre une quelconque croyance religieuse.


Le fond du problème, c’est que ces accusations d’antisémitisme contre la gauche cachent une réalité bien plus sombre : une véritable valeur d’extrême droite.



L’islamophobie comme moteur

Disons-le clairement : ceux qui accusent la gauche d’antisémitisme le font soit par intérêt politique, soit, plus grave, par islamophobie. Et pour aller plus loin, si c’est par intérêt politique, c’est toujours avec une forme d’islamophobie en fond musical.


Chose amusante, cet article était déjà en rédaction avant même que Meyer Habib nous fournisse sur un plateau un exemple parlant.


Lorsque Meyer Habib, député Renaissance, déclare ce 2 août 2022 dans l’Hémicycle « En 2022, le nouvel antisémitisme est toujours présent en France, notamment à la gauche de cet hémicycle, avec les islamogauchistes », il coche toutes les cases des amalgames que nous venons de décrire. Et pourquoi le fait-il ? La seule explication rationnelle est la suivante : par importation des considérations du conflit israélo-palestinien, et donc, par amalgame, par haine des musulmans. Il faut le voir vociférer, s’emporter. Tous les codes du langage non verbal sont là : il y a de la haine qui s’exprime chez cet homme à ce moment-là. Et c’est un combat personnel. Nous sommes dans l’émotion, pas de place pour la raison. Et si l’on peut comprendre son émotion, et même faire preuve d’empathie envers celle-ci, on ne peut tolérer son instrumentalisation à des fins politiques, et encore moins l’insulte publique infondée.

Meyer Habib, comme tous ces accusateurs, nous impose en réalité de prendre part dans son conflit personnel qui oppose Juifs et musulmans, qualifie la gauche d’islamisée, donc dans son esprit, opposée aux juifs, et refuse d’entendre la neutralité de la gauche sur ces questions géopolitiques.


Ce qui nous est postillonné ici au visage c’est aussi bête que cela : c’est la haine des musulmans, portée par la rage de la guerre.


Accuser la gauche d’antisémitisme, c’est être antimusulman selon leur propre façon de penser. Et la population de gauche qui a du mal à le comprendre, et même à le voir, puisque cela ne rentre pas dans sa conception du monde et dans son mode de pensée, n’arrive donc pas à le dénoncer, parce qu’il faut se mettre dans leur tête à eux, réfléchir selon leur logiciel, pour le comprendre et le déceler. Puisqu’ils considèrent que défendre aussi les musulmans, c’est être antisémite, alors selon leur propre raisonnement, on peut affirmer que les accusations d’antisémitisme contre la gauche… sont islamophobes.



La responsabilité des représentants de confession juive

En ces temps troublés, menacés de toute part par des considérations étrangères, de la lutte contre des virus à des guerres russes, il est temps de cesser de verser de l’huile sur le feu. Il se pose désormais une question claire : à quel jeu jouent certains représentants de confession juive en lançant ces accusations islamophobes d’antisémitisme à gauche ?

Pourquoi le CRIF refuse-t-il systématiquement d’inviter une partie de la gauche à ses dîners ?

Pourquoi certains hurlent-ils plus fort contre l’antisémitisme fantasmé de la gauche que contre l’antisémitisme réel d’extrême droite ?

Cette question doit être posée dans le plus grand sérieux et le plus grand calme : peut-on se satisfaire de l’émotion quand on manipule des notions complexes mêlant conflit étranger, religion, racisme, islamophobie et antisémitisme ? Peut-on se contenter de mettre dans le même sac toutes les valeurs de gauche que partageaient des résistants de la Seconde Guerre et des manifestants propalestiniens ?


Mais surtout : peut-on tolérer de se faire traiter d'antisémites pour des raisons partisanes et islamophobes ?



La gauche, seule réelle solution contre l’antisémitisme

Parce que contre toute attente, la seule vraie force politique capable aujourd’hui de lutter contre l’antisémitisme, le racisme, l’islamophobie, le terrorisme et la guerre… C’est la gauche. C’est elle qui a hérité des valeurs de la résistance de 39-45, comme le dit justement Sandrine Rousseau dans son tweet du 21 juin 2022 :


« Rappel. L’extrême droite en France a été fondée par des admirateurs du fascisme allemand, italien, de l’Algérie française, etc. La NUPES (à gauche donc) vient de la résistance, l’indépendance de l’Algérie, des luttes anti nuke, environnementales, du régionalisme… Bonne journée. »

La gauche porte en effet ces valeurs humanistes et que chaque juif se rassure : elle protège chacun d’entre vous encore, comme elle protège les musulmans, les athées, les catholiques, les protestants, les bouddhistes, les travailleurs, les LGBT+, les femmes, les enfants, les exclus, les opprimés… Partager trop de combats communs avec des partis comme le Rassemblement National dont les créateurs historiques rêvaient de vous voir exterminés, croyez-le, cela ne pourra que mal finir.


Car concrètement, seule la gauche s'insurge contre la complaisance avec Maurras, comme a pu le laisser entendre Emmanuel Macron en 2020 lors de propos polémiques à ce sujet. Seule la gauche a rappelé de rester vigilants lors de la commémoration de la rafle du Vel d’Hiv face à la réhabilitation de Pétain toujours par les mêmes. Un positionnement fort de la députée et présidente du groupe LFI à l’Assemblée Nationale Mathilde Panot, qui lui a valu d’être traitée à son tour… d’antisémite. Seule la gauche remarque les allusions à Jean-Marie Le Pen dans la bouche d’Olivier Véran, fussent-elles soi-disant involontaires.


La véritable veille, le gardien du temple face à l’antisémitisme, au racisme, à l’islamophobie, à l’intégrisme religieux ou politique, aux extrêmes… c’est la gauche. Alors quand on l’accuse d’antisémitisme, ou au moins de complaisance, ça ne peut être que par amalgame islamophobe.


Et qu’est-ce que l’islamophobie sinon un racisme, une valeur d’extrême droite ?


Quand la gauche se fait insulter par des racistes, alors elle est à sa place.


Chaque accusation d’antisémitisme contre la gauche est une nouvelle preuve du positionnement clairement antiraciste de la gauche. Et non, elle ne choisira pas de camp, parce que ça n’est ni le rôle d’un parti politique responsable, ni dans son ADN. Pire : c’est la preuve qu’elle protégera quoiqu’il arrive, tous les opprimés : elle ne vous jugera jamais coupable a priori, en raison de vos croyances ou de votre communauté.

Pour la gauche, nous ne sommes que des citoyens. C’est de cette force imparable que s’est construite la gauche, et c’est ce qui la place comme seule et unique orientation politique capable sérieusement de lutter contre l’antisémitisme.


Ça ne doit pour autant pas nous interdire de dénoncer des politiques étatiques que l’on juge incompatibles avec les valeurs de la gauche, et qui inquiètent jusqu’au sommet de l’État l’ancien Ministre des Affaires Etrangères. La vigilance de la gauche n’a pas de parti pris, car c’est ce qui nous protège tous.


Nous sommes rassurés parce que tout le monde le sait. Malgré toutes les tentatives de stigmatisation de la gauche, la sauce ne prend pas.


Selon un sondage IFOP pour la Fondation pour l’Innovation Politique (un Think Tank libéral), les idées d’extrême gauche sont perçues comme étant la dernière cause de la monté de l’antisémitisme en France, aussi bien par les répondants de confession juive que par tous les autres profils de répondants, derrière le rejet d’Israël et les idées d’extrême droite.


Et à juste titre. Le 18 février 2022, La Cellule Investigation de Radio France tirait la sonnette d’alarme sur le risque d’attentat accru en provenance de cellules d’ultra-droite.



Le vrai danger est ici.


Rappelez-vous toujours ces mots : à gauche, personne ne se masturbe sur des vidéos d’extermination de juifs dans des camps.


Souvenons-nous-en.

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